OLIVIER LECAT:"ON A L'AMBITION DE GAGNER UN TITRE"

Article de France Bleu Hérault

A douze matchs de la fin, en comptant celui en retard face à Cannes, ce dimanche, le Montpellier Castelnau Volley est solidement installé en tête du championnat de France et reste sur une impressionnante série de douze victoires consécutives, et même quinze si on ajoute la CEV. S’il poursuit sur sa lancée, le MCVuc sera très difficile à faire tomber lors des play-off. Le club est d’ores et déjà candidat à la victoire finale, un sacre qu’il n’a plus connu depuis 1975. Par ailleurs, Montpellier est aussi un sérieux outsider pour la victoire en Coupe d’Europe, avec en ligne de mire les demi-finales prévues fin février et début mars. Entretien avec le Coach Olivier LECAT.

Cette place de leader du championnat à ce stade de la saison, est-ce que c’est logique ou est-ce que c’est une bonne surprise?

Les deux, mon capitaine ! Quand on démarre la saison régulière, on a à cœur, quand on a les ambitions que le Montpellier Volley a, d’être performant en saison régulière. Après, on ne sait jamais, au début, comment tout cela va se mettre en place. Est ce qu’on va mettre du temps à performer ? Est ce qu’au contraire, ça va être rapide avant d’avoir un petit coup de moins bien. En tout cas, cette saison nous tient à cœur, parce qu’elle démontre les valeurs qu’on a mises en place à la fois dans le travail au quotidien, dans l’intégration des nouveaux joueurs et elle fait référence au projet qui est mis en place il y a quatre saisons. Maintenant, on est vraiment focus sur nous en ce moment et on essaye de mettre à profit toutes les semaines qui vont s’écouler d’ici les play-off, pour y arriver avec beaucoup de confiance et conquérants.

Le dernier podium de Montpellier, c’était en 2017. La dernière finale, c’était en 1992, le dernier titre en 1975. Avez-vous déjà dans un coin de votre tête l’idée d’inscrire une nouvelle ligne au palmarès ?

On est dans la logique d’un projet, et à l’étape du projet dans laquelle on se trouve maintenant, on en a envie de se rapprocher d’un titre, quel qu’il soit. Après, tout le monde nous parle du championnat, mais on est aussi dans le dernier carré européen. Ça prouve qu’on est aussi compétitif en Europe. On a face à nous le Dynamo Moscou en demi-finale et après Saint-Pétersbourg, Maaseik, qui sont habitués à jouer la Champions League, ce sera donc une nouvelle expérience. L’an passé, on fait deuxième de la saison régulière. Ce championnat a été gelé à deux journées de la fin de journée. On avait deux matchs à la maison à jouer. On est donc dans la continuité. Après, dans notre sport, tout se joue en play off. Mais c’est mieux d’être dans une dynamique de victoires et surtout de continuer à avoir cette ambition et ce souci du détail au quotidien, qui nous amène à avoir une qualité de travail qui nous apporte beaucoup de confiance. Peut être qu’aujourd’hui, on est une équipe qui sait gagner les fins de set, en tous cas en ce moment. C’est pour cela qu’on fait la différence. Mais on n’est pas tout seul ! L’adversaire de dimanche est un sacré candidat. Il faut rester vigilant et continuer d’essayer d’avancer.

Avez-vous su vous adapter aux huis-clos mieux que d’autres ?

Je ne sais pas si on s’est vraiment adaptés. On a échangé très rapidement entre nous, parce qu’on a vraiment été surpris des effets. On s’est dirigé vers une dynamique d’équipe pendant les matches. Je crois que tout le monde fait ça, parce qu’on sait qu’on ne peut pas compter sur nos fans ou sur ceux des adversaires qui nous titillent un peu ou qui chambrent. Dans mon coaching, j’essaie d’être encore plus participatif en termes d’émotions, par moments, pour que les joueurs ne se sentent pas tout seuls. Ça fait partie des choses qu’on a à gérer cette année. En plus de la compétition et de toutes ses contraintes. Pour l’instant, on s’y adapte plutôt pas mal. Mais on ne va pas dire que c’est avec un grand bonheur, car les supporters et les salles pleines nous manquent. Mais on n’est pas tout seul dans ce contexte. Et puis surtout, nous, on peut travailler. Donc on essaye de garder cette partie là positive dans nos têtes, en disant qu’on a la chance de pouvoir bosser tous les jours.

A Montpellier, les moins de 45 ans n’ont pas connu le titre de champion. Vous, vous l’avez décroché en tant que joueur, puis en tant qu’entraîneur. Quels souvenirs ces titres vous ont-ils laissé ?

Des bonheurs à la fois très intenses, mais très éphémères. Parce que la joie d’une victoire ne dure pas très longtemps. Mais ça vient conforter tout ce qu’on a mis en place. Ce sont souvent de belles aventures humaines. C’est vrai que quand on y a goûté, on se lève le matin pour essayer de s’en rapprocher chaque saison. Le titre de champion de France, c’est vraiment aujourd’hui une guerre de haute lutte. Le championnat est très, très homogène, de plus en plus homogène. De très grands joueurs commencent à lorgner vers le championnat français. Ca aurait une sacrée valeur de remporter le titre cette année ou dans les prochaines années. Tous ceux qui ont déjà gagné des titres essayent, dans l’équipe, de véhiculer ce message là. Mais pour l’instant, honnêtement, on a cette ambition qui a été affichée notamment par les joueurs et le staff au début de la saison, mais on n’en parle pas tous les jours. On travaille et on essaye de conserver la qualité de jeu et l’état d’esprit collectif. On a encore quelques embûches devant nous, on sait qu’il y a aussi des équipes qui, certainement dans cette deuxième partie, vont réussir à trouver une dynamique un peu plus positive et certainement rehausser leur niveau. Il faut à la fois être très content de ce qu’on fait, savourer, mais ne pas s’endormir. Sinon, on risque d’être un petit peu emmerdé dans quelques semaines.

Ligue AM – 14ème journée
Montpellier Castelnau – Cannes
Dimanche 17 janvier à 17h.
Match à huis Clos
A suivre en direct et gratuitement sur lnvtv.com

Source : France Bleu Hérault
Le 16/01/2021