Entre Jean-Jacques Surjus et le MCVUC, une histoire qui dure
Article du Midi-Libre, paru le 29 décembre 2020
L’actuel vice-président du Club en a porté le maillot dès la saison 1963-1964. Portrait.
En novembre dernier, il a soufflé sur ses 80 bougies, l’âge que va justement atteindre en 2021 la section volley du club universitaire montpelliérain dont il est de toute évidence une des grandes figures historiques.
Jean Jacques Surjus est né à Alger, il a effectué ses études en Kabylie, y a connu la guerre… jusqu’à son arrivée à Montpellier. « J’ai signé au MUC où il y avait cinq internationaux, je me suis retrouvé sur le banc » raconte celui qui a été « repéré » lors d’un tournoi à Canet alors qu’il était en permission.
Passé près de rejoindre le Bataillon de Joinville, Jean-Jacques Surjus a disputé six saisons en équipe fanion au sein de l’Elite au poste de pointu, côtoyé l’immense Uros Ribaric et une saison en 2e division. A défaut d’un titre de champion de France, il se souvient : « du goût de la gagne qu’avait su insuffler Ribaric. A Bordeaux, on menait 15-2 15-3, on a remporté le 3e set seulement 15-12 et on a pris un savon. Il ne fallait pas se relâcher, c’était inacceptable à ses yeux. »
Homme d’un seul club, l’intéressé n’en a gardé que de bons souvenirs. Et s’amuse de « s’être retiré de la feuille de match lors des premiers play-off car l’on était 13 pour 12 places. »
Il a connu deux mandats au poste de président
Geste symbolique de celui qui rejoint alors l’encadrement de l’équipe. Après une petite période « off », il revient « donner un coup de main à Jean (Blain) » et se souvient :« il n’y avait que le foot et le volley-ball à Montpellier à cette époque. Un sponsor nous a mis dans le m…. En nous lâchant, il y a eu un trou énorme. Et il a fallu rembourser la dette. »
Successeur de Jean-François Tabouriech dit « Tarby » à la tête de l’institution (1996-2002), il en sera « lourdé » (sic) au terme de son mandat. « Quand j’ai pris la présidence, on balbutiait le professionnalisme. La concurrence s’était accrue sur Montpellier avec le rugby, le hand, le basket… et l’on avait du mal à s’intégrer » raconte cet ancien technicien supérieur de la Direction Départementale de l’Equipement dans le civil. Et qui a vécu « les années où l’on s’entrainait quatre fois par semaine pour…zéro franc, où on se payait la couchette pour aller jouer à Lille et où on allait faire la fête à Paris lors du voyage retour. Mais il y a eu une évolution incontournable et les joueurs ne peuvent plus s’amuser à ça aujourd’hui. »
Longtemps balloté d’un lieu à un autre (caserne Lepic, lycée Joffre, gymnase Jouanique, Palais des sports René-Bougnol, palais des sports Pierre de Coubertin) et désormais au palais des sports de Jacques Chaban-Delmas de Castelnau-le-Lez où ses bonnes relations avec le maire de l’époque, Jean-Pierre Grand, ont dû faciliter le transfert, le Montpellier Castelnau Volley Université Club ne nage pas dans l’opulence. Et si l’intéressé rappelle le rôle plusieurs fois décisif de Louis Nicollin dans note évolution, il n’empêche, Montpellier n’est pas une ville de grosses entreprises. Alors on joue davantage sur nos relations et on recrute en rapport avec nos moyens. »
Ce qui n’empêche pas les troupes de Olivier Lecat de pointer à la 1ère place de la Ligue AM, tout en ayant rejoint le dernier carré de la Coupe CEV (face au Dynamo Moscou, dates et formules non encore déterminées). « L’équipe a connu une grosse évolution. Il n’y a pas de star, Nicolas le Goff est totalement fondu dans le collectif. Alors, si on n’est pas programmé pour être champion de France, c’est long 45 ans depuis le dernier titre…en cette période de vœux, j’en ai deux : que l’on sorte de cette pandémie et que l’on fête dignement les 80 ans du volley. »
Le 07/01/2021