MONTPELLIER, L'ENVOL D'UN CADOR

Deuxième de la saison 2019-2020 inachevée, Montpellier est à nouveau solidement installé parmi les cadors du championnat, mais il manque désormais un titre pour valider l’immense travail accompli depuis plusieurs années.

Olivier Lecat a tourné la page sans ruminer plus que cela. Deuxième à deux journées de la fin de la phase régulière au printemps dernier, le coach montpelliérain et toute sa troupe étaient alors parfaitement en place. Avec dix-sept victoires, le MCVUC était même au-dessus de la mêlée en termes de succès, mieux loti que le grand Tours, alors leader du championnat. La preuve n’était plus à faire, les questionnements bien futiles quant à savoir où placer désormais l’équipe héraultaise sur l’échiquier de la LAM. Deuxième en 2016-2017, puis sixième, troisième, et donc deuxième encore en mars dernier, Montpellier est solidement installé, calé au plus près des sommets, propulsé par un projet ambitieux et cohérent, où le club mêle expertise, résultats immédiats et travail de fond sur la jeunesse en devenir, à l’image des révélations Benjamin Diez (parti à l’intersaison à Paris) et Joachim Panou l’an passé.

Alors, quand le championnat s’est arrêté, Montpellier avait légitimement le droit de rêver. Mais Olivier, aujourd’hui, n’en fait pas toute une histoire. L’entraîneur montpelliérain n’est pas du genre à tricoter des conjectures. «On avait assuré un ranking intéressant, on avait le meilleur ratio victoires – défaites, mais on avait encore deux matches très difficiles à jouer, face à Nantes et à Ajaccio. Puis encore des Play-Offs derrière. Mais on était dans les clous, on avait fait preuve de régularité», constate simplement le technicien du MCVUC.

C’est sur ce socle-là que Montpellier veut continuer à grandir. Rester focalisé sur le travail à effectuer pour aller chercher désormais ce qu’il manque au club héraultais, historique bastion du volley français, septuple champion de France mais plus sacré depuis 1975 : une belle aventure en Play-Offs et un titre. «Je reste focus sur le boulot qu’on essaie de produire ici, qu’on arrive à produire depuis quatre ans. On a réussi cette première étape de stabiliser Montpellier en Play-Offs et de faire de très belles saisons régulières. Maintenant, le projet continue de grandir comme à beaucoup d’endroits. Et je ne vais pas aller contre les déclarations de mes joueurs qui disent qu’ils sont venus ou qu’ils restent ici pour essayer de gagner des titres avec Montpellier. On s’entraîne pour ça. C’est dans les années à venir, ce qu’on a envie de mettre en place, ne pas jouer les outsiders en permanence. On a stabilisé, on a formé, on a un groupe qui s’est encore enrichi en termes de caractère, d’expérience et de talent. Ce n’est pas du tout prétentieux, mais on a envie de «se fighter» pour ça», résume Olivier.

Effectivement, le recrutement montpelliérain claque fort. Au premier rang bien sûr, la venue du central international, Nicolas Le Goff, est un signe évident des hautes ambitions du club héraultais. Le retour à la maison, dans son club formateur, d’un membre éminent de la Team Yavbou confirme avec force que le projet montpelliérain est solide et séduisant. «Il est revenu parce qu’une partie de ses racines est à Montpellier, mais aussi parce qu’il a été intéressé par le projet. Il a signé pour un bail (deux saisons), pas un an. On commence à montrer des arguments. Nicolas est persuadé qu’il ne se trompe pas et qu’il a mis les pieds dans un endroit où il y a quelque chose à faire. Aujourd’hui, on bénéficie du bonhomme, du joueur, de sa grande expérience. Il s’est fondu dans le groupe comme si de rien n’était», raconte Olivier. Outre cette recrue de prestige, Montpellier a sans doute tapé juste également avec le libéro argentin d’expérience, Alexis Gonzalez, son compère, réceptionneur-attaquant, Ezequiel Palacios et le central canadien, Danny Demyanenko (ex-Toulouse), qui n’est plus à présenter en Ligue A, tandis que le deuxième passeur, Thomas Gill, a quelques jolies promesses sous les semelles.

Bref, Montpellier est armé, avec un effectif plus riche encore que la saison passée. Mais dans une saison où, sur le papier du moins, les équipes constituées semblent avoir placé le curseur de qualité encore un cran au-dessus, le MCVUC devra aussi gérer au mieux un contexte sanitaire particulier, qui va peser forcément, capable de remettre en cause la hiérarchie établie à tout moment. «On a cette épée de Damoclès au-dessus de la tête qui, à tout moment, peut bouleverser tous tes plans. Ça met une pression incroyable et c’est complexe à appréhender car on ne maîtrise rien», convient le technicien héraultais, qui a convenu, avec ses joueurs, d’en parler le moins possible, et de continuer à avancer.

Source : lnv.fr
Le 17/09/2020